Page:Rachilde - La Tour d’amour, 1916.djvu/129

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Je l’avais revue à mon second séjour à Malte, mais elle n’était pas libre, et elle m’avait seulement donné sa photographie. Cette photographie abîmée par les mouches de Marseille, que je gardais pieusement.

Oh ! les femmes !

Je m’endormis, moitié rêvant, moitié soupirant, et j’eus un drôle de rêve.

Je rêvais qu’une morte noyée… qui avait les cheveux du vieux, ses cheveux du soir…

L’habitude me réveilla juste au point de mon tour de garde. Je me mis debout, péniblement.

— C’est un sale rêve ! que je me dis, honteux de l’aventure.

…Enfin ce n’était pas de mon plein gré… et franchement dans la tour d’Ar-Men ça ne pouvais guère m’arriver autrement…

— C’est la tour d’Amour ! que je ricanais pour me moquer de ma propre faiblesse.

En songeant que j’habitais la Tour d’Amour, ça m’étonna de ne pas entendre le refrain coutumier de mon patron. Est-ce que le harponnage