Page:Rachilde - Le Meneur de louves, 1905.djvu/270

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et rafraîchissante pour les combattants vite en sueurs. Tous les singuliers soldats de ces plus singuliers capitaines prenaient des mines belliqueuses, pensaient aux trésors de la basilique : cellier rempli, grasse cuisine, chaud logis où il serait voluptueux de reposer ses membres perclus par les nuitées à la belle étoile.

Ils n’auraient pas reculé en présence du comte Maccon lui-même.

— Qui êtes-vous, les matineux ? cria-t-on de la tour du guet.

— Des gens venant de loin pour embrasser les reliques de la basilique Saint-Hilaire, déclara tranquillement Harog sa lance en arrêt.

— Vous êtes bien nombreux pour des pèlerins. Pourquoi avez-vous des armes ? Il y a trêve.

— Pour nous défendre contre les brigands de la forêt ! répondit railleusement le cadet d’Harog.

— Et ces femmes ? Ce sont les vôtres ! ajouta le veilleur, qui n’était point d’une espèce crédule.

— Ce sont des filles de mauvaise vie qui ont le désir de faire pénitence, vieux raisonneur ! s’exclama l’archange blond dressant son cheval debout contre la porte et le forçant à heurter des deux sabots.