Page:Rachilde - Le Meneur de louves, 1905.djvu/321

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berger-sorcier, exaspéré par son attitude nonchalante.

Il l’eût préférée montrant ses dents pour le mordre et non pour lui sourire.

— Ah ! Soriel… cela m’est bien indifférent. Harog, moi j’ai eu le malheur d’aimer Ragnacaire, ton ami, presque ton frère, comprends-tu ?

— Ou de le trahir…

— Que t’importe…

Harog s’avança sur elle et lui saisit le bras brutalement.

— Tais-toi ! S’il nous écoutait il serait capable de te tuer, et il aurait raison !

À ce moment de leur entretien, des cris perçants éclatèrent, montant des parvis, et à ces cris répondirent de féroces éclats de gaieté.

— Les loups s’amusent, dit le berger, la secouant, pris d’une rage terrible qui décomposait son visage. Voilà les jeux de tes fidèles, misérable créature ! Childéric-le-Saxon, Brodulphe-l’Adultère, Boson-le-Boucher vont s’acharner à coups de fouet sur le corps pantelant d’une pauvre esclave plus honnête que toi, la princesse impudique. Tu souris, tu me railles ? Eh bien, tu vas m’obéir parce que je suis encore le chef étant le [plus vertueux, tu vas descendre leur dire de cesser ou je débarrasse Basine à