Page:Rachilde - Le Meneur de louves, 1905.djvu/325

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morte, je ferai fouetter Childéric-le-Saxon par Boson-le-Boucher afin que la justice soit rendue.

Harog eut un sourire navré.

— Pourquoi, s’avoua-t-il, dans le mystère de son âme, Basine ne m’a-t-elle jamais offert de lèvres aussi douces ?

Il s’apprêtait à descendre, suivi du jappement sonore des chiens qui flairaient le désordre, quand Childéric apparut, dressant sa tête d’ourson noir par la trappe de l’escalier. Il riait d’un rire fou, sautait lourdement en se frappant les cuisses de ses mains larges.

— Chrodielde ? Tu es là, Chrodielde ? Je te cherche pour te faire voir un très beau spectacle !

Il s’interrompit, hoquetant, n’en pouvant plus, secoué d’une joie diabolique. Eux, avaient craint un espionnage, mais Childéric riait trop pour leur préparer une vengeance. Il n’ait tellement que Chrodielde impatientée lui cria, d’une voix dure :

— Que nous veux-tu, bandit ? As-tu fini de te tordre comme un chien qui avale un os de travers ?

— Je ne suis pas un bandit… ni un chien. Je suis un ours… je venais te chercher… Chrodielde ! Tiens, tu es là, petit Harog ? Cela se trouve au mieux… Je venais chercher Chrodielde pour lui