Page:Rachilde - Le Meneur de louves, 1905.djvu/89

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winde-Basine, fille de Chilpéric, roi régnant, et d’Audovère, la reine légitime, tuée par Frédégunde, la concubine.

Harog, tout saisi d’admiration et de vertige, s’agenouilla, joignit les mains. Il la voyait comme on voit dans son esprit la sainte à qui l’on dévoue sa ferveur.

Basine s’avança, traînant des robes et des voiles qui semblaient ne pas finir.

— C’est toi, dit-elle, Harog, le tueur de loup ? Sa voix sonnait clairement volontaire.

— C’est moi, murmura le berger, et je suis venu pour te servir, Basine.

— Tu as lu mon message, Harog ?

Il secoua doucement la tête.

Harog leva les yeux, tiré lentement de son extase.

— Je ne sais point lire le latin ni aucune chose de l’écriture, répondit-il. Celui qui m’a remis ton message ne pouvait rien m’expliquer, mais je suis ici parce que depuis longtemps mes yeux sont tournés vers ta prison.

— C’est un grand bonheur d’avoir trouvé ce parchemin, Harog. Rends-le moi, car il y a chance de mort pour le traître.

— Je ne crains pas la mort. Je ne suis pas un