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Page:Rachilde - Refaire l’amour, 1928.djvu/201

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Vallier ! Et ce ridicule fatalisme qui commande tous mes actes représente, en somme, ma loyauté, mon unique honnêteté vis-à-vis des femmes : celles que je veux, je les attends parce que je les veux réellement à moi, désignées par le sort.

Enfin, je crois que je me suis conduit comme un imbécile, selon l’usage.

Et je souffre mille morts…

Francine s’approche de son menu pas de souris :

— Faudrait tout de même faire cette chambre, Monsieur ? Ce doit être une pourriture…

— Hein ? Quoi ? Ah ! oui, la serre ! Écoutez-moi, Francine, il faut respecter les miracles.

— Quels miracles, Monsieur ?

Je me lève, heureux d’une diversion, car la Muse en service commandé pour le frontispice de cet album tourne mal. Je casse, sur elle, autant de pastels que je voudrais briser de… fleurs sur les épaules de Mme Pauline Vallier.

— Oui, l’arbre sec ressuscite !…

J’entraîne Francine au rez-de-chaussée. Nous pénétrons dans cette grotte sombre où sourit ma Vénus.

— Voyez-vous ce bourgeon, Francine, ce petit brin vert qui va se dérouler, cette