Page:Rachilde - Refaire l’amour, 1928.djvu/216

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— En toilette de soirée, très osée, très dernier cri, mais atténuant toutes les nudités inconvenantes.

— Une femme qui rira de ce rire-là, dans les vêtements d’une mondaine, mais ce sera effarant ! Une élégante provinciale ayant fait venir de Paris le costume destiné à aguicher, sans doute, le vieux magistrat blasé ou le jeune gentilhomme farmer complètement idiot, hein ? Merci bien, Line ! Vous me prenez pour un autre, Tordez-moi le cœur en admettant que j’ai encore un cœur malgré vos doutes, mais n’essayez pas de tordre mes pinceaux. Alain Montarès n’est pas, ne peut pas devenir le peintre ordinaire des prudes ou des belles dévotes repenties. Il me faut à moi, pour pouvoir travailler, la liberté des chairs ou la suprême volupté de leurs gestes. Je ne peux pas songer à voir habiller de nouveaux préjugés sociaux la femme qui fut mienne entièrement, sans scrupules. J’admets volontiers que l’étude, un peu trop approfondie, que je m’en suis permise, soit injurieuse et je m’en rends tellement compte que je veux la détruire pour vous prouver mon… nouveau respect, cependant, je n’irai pas plus loin.

— Vous n’êtes, comme toujours, Alain Montarès, qu’un orgueilleux et un inutile. Vous préférez la destruction à la réhabilita-