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Page:Rachilde - Refaire l’amour, 1928.djvu/99

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pommade soufrée. Il n’aime visiblement rien, ni les hommes ni les femmes, pas davantage la bonne chère. Aussi est-il pour la suppression de toutes les jouissances connues. Quant au peuple, dont il représente les espérances, il ne l’a jamais vu qu’à l’état de cobayes dans des cages d’expériences. Il serait désolé de lui rendre la liberté, puisqu’il perdrait l’occasion d’étudier l’application de son venin-sérum sur ses maladies de peau ! Ce qui l’attire ici, c’est l’espérance d’un rabais au sujet du portrait de sa bourgeoise commencé depuis un mois.

Félibien Moro est un journaliste-romancier se débrouillant entre l’article à donner et le chapitre à finir. Il travaille tantôt l’un, tantôt l’autre et aboutit à certaines erreurs d’informations pouvant lui servir également de situations dramatiques, d’où confusion des langues, des anecdotes, des dates et surtout du style. Il n’est pas cruel, mais il enverrait un personnage au bagne plutôt que d’en démordre. Si on lui fait une observation au sujet de ses grandiloquences, il affirme qu’il y était, s’agirait-il d’un crime. En haut lieu, on lui confie volontiers les reportages à l’étranger, car il dépasse, de beaucoup, toute la diplomatie européenne.

Le docteur Boreuil, lui, est un superbe échantillon de la race humaine, ni vieux ni