Page:Radiguet - Le Bal du comte d’Orgel, Grasset, 1924.djvu/171

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
LE BAL DU COMTE D’ORGEL

non plus de se rendre ensuite à Venise.

Pourtant, ses devoirs de vacances ne la fâchaient pas tant qu’ils eussent fait l’année précédente.

Anne d’Orgel était content de sa femme. Il n’avait osé espérer qu’elle accueillerait aussi bien son programme. Il la jugeait en progrès. « Avant, se disait-il, elle ne jouissait bien de son bonheur que lorsque nous étions seuls. Le monde ne la dérange plus. »


Une excuse que se donnait Mahaut pour rester à Paris était qu’elle passait presque toutes ses journées dans le jardin. Souvent, après le déjeuner qu’on y servait, Anne disait à François et à Mahaut : « Si vous permettez, je vous laisse. » Et il avouait : « Je vous admire, mais je déteste le plein-air. Dans ce jardin, il fait trop chaud ou trop froid. »

— Que c’est aimable à vous de me tenir compagnie. Ce n’est pourtant guère amusant, disait Mme d’Orgel à

— 143 —