Page:Radiguet - Souvenirs, promenades et rêveries, 1856.djvu/15

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Nous y trouvons seulement trois noëls dont les différents titres à l’intérêt n’existent peut-être que pour nous.

— Le premier, œuvre triviale de quelque Villon du ruisseau, célèbre les joies et les ripailles du réveillon ; il est farci de jambons, de tripes et d’andouilles ; on dirait les aspirations et les convoitises de quelque bohème du moyen âge en extase devant « l’escorcherie de la Gloriette ». Le second est une complainte de sainte Catherine, qui se chante sur un mineur des plus lamentables ; c’est un soporifique employé par les nourrices bretonnes avec un succès sans égal pour triompher de l’insomnie des marmots braillards :


Mon père était païen

Ma mère n’était pas (païenne),
Un soir à la prière,

Mon père me trouva…

Indignation du père : il accable Catherine d’invectives ; les supplications de son épouse chrétienne exaltent encore la fureur de ce forcené : il se fait apporter une hache et frappe le coup mortel qui met au front de la jeune martyre l’éternelle auréole des élus. — Le troisième enfin nous causait jadis une déception que l’on va comprendre. — L’âme d’un juste, affranchie des misères de cette vie, arrive sur l’aile de l’ange gardien au séjour des bienheureux ; saint Pierre lui ouvre la porte du Paradis, elle entre. — Trente couplets environ nous ont mené à ce point du récit. — Le noël continue :


Les anges étaient à table,
 Vive Jésus !