Page:Raynal - Histoire philosophique et politique des établissemens et du commerce des Européens dans les deux Indes, v3.djvu/198

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la cour paya les magiſtrats & l’armée, partie en cuivre & partie en papier. Les eſprits ſe révoltèrent contre une innovation ſi dangereuſe, & il fallut y renoncer. Depuis cette époque qui remonte à trois ſiècles, la monnoie de cuivre eſt la ſeule monnoie légale.

Malgré le caractère intéreſſé des Chinois, leurs liaiſons extérieures furent long-tems très-peu de choſe. L’éloignement où cette nation vivoit des autres peuples, venoit du mépris qu’elle avoit pour eux. Cependant on déſira, plus qu’on n’avoit fait, de fréquenter les ports voiſins ; & le gouvernement Tartare, moins zélé pour le maintien des mœurs, que l’ancien gouvernement, favoriſa ce moyen d’accroître les richeſſes de la nation. Les expéditions qui, juſqu’alors, n’avoient été permiſes que par la tolérance intéreſſée des commandans des provinces maritimes, ſe firent ouvertement. Un peuple dont la ſageſſe étoit célèbre, ne pouvoit manquer d’être accueilli favorablement. Il profita de la haute opinion qu’on avoit de lui pour établir le goût des marchandiſes qu’il pouvoit fournir ; & ſon activité embraſſa le continent comme les mers.