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Page:Revue des Deux Mondes - 1919 - tome 52.djvu/178

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la veille, et à 11 heures du matin, Hangest fut occupé. En même temps, le général Debeney faisait serrer deux divisions qu’il avait gardées sur la Noye en réserve d’armée, la 46e qui était à Ailly, et la 56e qui était à Epagny. En fin de journée, la situation était la suivante. Hangest occupe le centre d’un vaste plateau horizontal ; ce plateau était entièrement occupé, et la ligne de front était à ses lisières Est et Sud. A l’extrême gauche, la 126e avait enlevé Arvillers ; la 153e et la 37e tenaient la tête des ravins au Sud d’Hangest. La 152e avait sa gauche sur les crêtes au Nord de Davenescourt, et sa droite à Contoire et à Pierrepont. La 166e avait, après de durs combats, passé le ruisseau des Doms sans pouvoir s’élever sur le plateau qui le borde à l’Est.

L’événement capital, la prise d’Hangest, avait eu lieu, comme nous l’avons vu, le à onze heures du matin. Montdidier se trouvait débordé par le Nord. D’autre part, il était signalé au général Debeney que l’ennemi engageait des réserves. Il jugea que ce fait devait alléger la tâche de son aile droite, qui n’avait pas encore donné, et que le moment était venu de faire donner cette aile au Sud de Montdidier. Elle était formée par le 35e corps qui de Montdidier à Courcelles avait en ligne la 169e division à gauche, et la 133e à droite ; la 46e était en réserve. Plus loin en arrière, sur la voie ferrée de Paris à Amiens, se trouvait le 2e corps de cavalerie.

Pour appuyer l’attaque de sa droite, le général Debeney transporta rapidement toute sa masse d’artillerie, qui était jusque-là derrière sa gauche, et le ramena à l’aile opposée.

L’ordre d’attaque fut donné à midi. L’attaque eut lieu à quatre heures du soir. Le tir d’artillerie ne fut pas intensifié d’avance, de sorte que là, encore, l’ennemi fut complètement surpris. La principale tâche incombait à la 169e division. De Domfront elle devait pousser en pointe, face au Nord-Est, jusqu’à Faverolles, dans l’Est de Mondidier, et couper la route de Montdidier à Roye qui était la principale voie de retraite de l’ennemi. La 46e division et le 2e corps de cavalerie suivaient pour exploiter le succès. A gauche de la 169e division, la division de droite du 10e corps, la 60e, devait se porter sur Montdidier. A droite, la 133e division devait se porter face à l’Est de façon à masquer le massif de Boulogne-la-Grasse, puissante forteresse naturelle tenue par l’ennemi à 10 kilomètres dans