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Page:Revue des Deux Mondes - 1919 - tome 52.djvu/363

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vestiti, ou grands habits de cérémonie ; des sbernias ou mantelets flottants de brocart d’or, cramoisi, garnis de diverses fourrures ou de soie ondée blanche, tabi, avec un volant d’or brodé tout autour, ou de brocart d’or tissé en relief et fourré de zibeline, de chat espagnol, ou doublé de soie légère, sendale ; d’autres manteaux encore, appelés tavardette ; des roboni, longues tuniques bordées de fourrures et des tuniques à la turque de velours bleu azur, doublées de loup cervier ; des crépons et des escoffions d’or, d’argent et de soie, l’or et l’argent étant tressé en nœuds, avec des flots de soie violet foncé et incarnat ou avec des flots de toile verte et de soie cramoisie, ou de soie verte et noire ; des escoffions de gazes de diverses couleurs, brodés d’or ; des lenzas, ou ferronnières d’or, combinées avec de la soie noire ou cramoisie, ou violet foncé ; des gorgerettes de gaze brodées d’or, — une d’elles de gaze noire brodée d’or et d’argent avec des flots de soie cramoisie ; — des mules avec des broderies d’argent, des bas, des chaussures, des ceintures, dont chacune était un objet de vitrine ; puis la lingerie : de la toile de Reims ou de la toile de Cambrai, des taies d’oreillers, avec des broderies compliquées représentant des figures d’hommes et d’animaux, travaillées subtilissimamente, dit l’inventaire : un éblouissement de neige et d’or, avec, parfois, d’autres couleurs inattendues ; vingt-cinq chemises de toile de Reims garnies de soie noire ; des chemises de toile de Cambrai avec des manches longues jusqu’à terre, garnies de nœuds d’or et de soie verte ; des peignoirs ; des mantilles avec des nœuds d’or ; des draps de lit de Cambrai, des drapamenti et des sparaveri de Cambrai brodés d’or et d’argent ; des coussins de brocart d’or et de velours, ronds et carrés ; des housses de toile de Reims pour la voiture ou pour la litière ; des taies d’oreiller de Reims et, enfin, des boites pleines de parfums, — bref, toutes les choses qu’on peut s’attendre à voir dans un trous- seau, y compris, — ce qui doit nous donner une haute idée des labeurs présumés de la princesse — 8 000 aiguilles, 9 000 épingles et six dés d’argent.

Les bijoux, aussi, extraits ce jour-là de la Tour du Trésor, pour former une partie du trousseau, qui fut estimé en bloc 70 000 ducats, enflammaient, de leurs feux croisés, les curiosités et les convoitises. Il y avait, là, mainte parure compliquée due aux habiles orafi de Milan : des colliers faits d’innombrables