Page:Revue des Deux Mondes - 1919 - tome 52.djvu/413

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

moderne, on est conduit à se demander si tout ce massif, épais de 5 kilomètres, n’aurait pas été amené, transporté horizontalement, « charrié » dans un mouvement formidable de l’écorce terrestre, par-dessus un autre terrain houiller plus profond et à allure plus redressée, qui existerait alors dans les grandes profondeurs à Sarrebrück.

Aux confins de la géologie et de l’industrie, le bassin de Sarrebrück présente, à la fois, un avantage et un inconvénient qui doivent être signalés. L’avantage est que ce bassin participe encore aux conditions favorables du bassin Franco-belge et se distingue ainsi de tous les bassins houillers situés plus au Sud : soit dans les Vosges, à Ronchamp, soit dans le Plateau central. En deux mots, les terrains houillers situés au Nord ont subi, lors de leur dépôt dans des lagunes, l’action régulatrice de la mer ; ceux du Sud se sont formés dans les conditions confuses et inégales qui caractérisent le remplissage d’un lac. Les couches de Sarrebrück, intermédiaires entre ces deux régions et ces deux types, sont encore des couches relativement régulières. Le défaut, c’est que le charbon de Sarrebrück est médiocre et se prête mal à la fabrication du coke : or, c’est, avant tout, de coke que nous avons besoin pour l’extension de notre métallurgie.

Si nous parcourons maintenant le champ d’exploitation du Nord au Sud, en prenant pour guide un travail publié en 1914 par M. Louis Aguillon, nous trouvons d’abord, en Palatinat, une pointe d’environ 5 500 hectares utiles partagés entre 3 exploitations, dont 2 constituent des mines du fisc bavarois et la troisième une entreprise privée : le tout ayant produit, en 1913, 800 000 tonnes.

Puis, en Prusse Rhénane, une surface utile d’environ 100 000 hectares appartient en totalité (sauf la seule concession privée de Hostenbach produisant 200 000 tonnes) au fisc prussien qui, en 1913, en a tiré 12,5 millions de tonnes dans les 12 divisions, techniquement distinctes, entre lesquelles est partagée cette entreprise d’Etat. C’est là que se trouvent les mines Gerhard, Reden et Heinitz produisant chacune plus de 1 500 000 tonnes. Enfin, le groupe de notre ancienne Moselle occupe 50 000 hectares et a produit, en 1913, sur 3 concessions : 3 800 000 tonnes. La plus importante de ces dernières concessions, celle de Petite Rosselle, appartient aux petits-fils de Wendel (2 400 000 tonnes). Celle de la Houve est également