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Page:Revue des Deux Mondes - 1919 - tome 52.djvu/415

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autrefois par s’installer en petit pour traiter des minerais de fer du pays (ceux de Forbach, Saint-Avold, Dilling). Mais l’industrie a surtout grandi depuis qu’on a commencé à importer les minerais lorrains. L’on a vu ainsi de puissants groupements allemands, tels que les Rœchling, les Stumm, les Bœcking, les Mannesmann, avoir, à la fois, mines, hauts-fourneaux et usines en Lorraine ou dans le Luxembourg et sur la Sarre.

Finalement, dans ces dernières années, l’industrie du fer mangeait à peu près le quart du charbon produit pour fabriquer sur place 4 370 000 tonnes de fonte et 2 millions de tonnes d’acier. De puissantes usines à fer se sont établies, les unes dans la vallée même de la Sarre à Dilling et Vœlkling ; les autres au Nord-Est, à Saint-Ingbert, Hombourg et Neunkirch.

Mais ce n’est pas seulement l’industrie du fer qui consomme le charbon de la Sarre et les chiffres suivants montrent la répartition de la production. Ils accusent, en même temps, la nature des charbons extraits.

En 1913, on a consommé, en chiffres ronds : 4 millions de tonnes pour la sidérurgie ; 3,2 pour la consommation domestique ; 1,5 pour la fabrication du gaz ; autant pour les chemins de fer et tramways ; 270 000 pour l’industrie textile ; 200 000 pour l’industrie chimique et le reste pour la papeterie, la verrerie, la sucrerie, l’industrie électrique. Deux grandes centrales électriques, établies sur les mines fiscales à Louisenthal et à Heinitz, fournissent de la force à toute la contrée.

Citons, presque au hasard : dans le groupe de Sarrebrück, Brebach, Forbach et Sarreguemines, les fabriques de produits chimiques et de matières colorantes, celles de draps, de velours et de dentelles, les usines qui traitent les résidus, graisses et chiffons, celles qui produisent des cirages, des colles-fortes et des celluloïdes, les quincailleries, ferblanteries et clouteries ; dans la région de Sarrelouis, les aciéries de Ilostenbach et de Dilling, la fabrique de blindages de Dilling, la tréfilerie de Becking, la cristallerie de Wadgasse, la faïencerie de Vaudrevange.

Toutes ces mines et cette industrie représentent un actif important, dont la valeur est d’autant plus grande en ce moment que cette industrie a échappé à la destruction systématique par laquelle nos ennemis se sont efforcés d’anéantir la concurrence française. Dans l’énumération des mines données plus haut, on aura remarqué qu’une très forte partie du bassin