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Page:Revue des Deux Mondes - 1919 - tome 52.djvu/463

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le chevalier de Vivens, domicilié à Clairac en Agénoits. Parmi les institutions académiques de l’ancienne France, celle de Bardeaux était une des plus florissantes. Le duc de La Force avait fondé, pour cette compagnie, en 1703, un prix consistant, chaque année, en une médaille d’or de trois cents livres. L’Académie de Metz eut aussi pour correspondant M. d’Auffray, membre de l’Académie de Soissons, et le comte de Caraman, qui, malgré ses titres de lieutenant général en Languedoc et de commandant en chef dans la Provence, ne dédaignait pas d’être académicien à Béziers. L’Académie de Châlons-sur-Marne était représentée, sur les registres de Metz, par deux religieux très doctes, dom Jean-François et dom Casbois, prieur de Beaulieu, président de la congrégation de Saint-Vanne. Les Académies royales de Nancy, d’Agen, de la Rochelle, de Dijon, de Pau et de plusieurs autres cité » savantes et lettrées se trouvaient en correspondance régulière avec les Messins. Ces institutions académiques formaient, en quelque sorte, l’armature intellectuelle et morale de l’ancienne France. D’un bout à l’autre du territoire français, du Sud au Nord et de l’Est à l’Ouest, c’était un incessant échange de pensées et de notions, une perpétuelle communication de sentiments, où se consolidait sans cesse, dans une constante fraternité de langage, de mœurs et de traditions, la cohésion des diverses provinces dont se composait la patrie commune. L’Académie des Belles-Lettres de Marseille, adoptée par l’Académie française, protégée par le maréchal de Villars, n’eut pas, sur les sujets d’intérêt national, d’autre opinion que l’Académie des Sciences et des Belles-Lettres établie à Lyon en 1710, confirmée par lettres patentes du mois d’août 1724, placée sous la protection du duc de Villeroy, gouverneur et lieutenant-général dn Lyonnais, Forez et Beaujolais. Les archives académiques des provinces françaises nous apprennent qu’en 1689, le roi établit à Arles une Académie royale de vingt gentilshommes originaires et habitants de cette ville, « avec pareils privilèges que l’Académie française de Paris. » Le duc de Saint-Aignan, de l’Académie française, en fut le protecteur. Celle de Villefranche- en-Beaujolais, établie en 1679, confirmée par lettres patentes du mois de décembre 1695, fut favorisée de la protection du Duc d’Orléans. Celle de Nîmes fut ouverte en 1682, trois ans avant celle d’Angers. Le roi, par lettres patentes du mois de septembre 1694, érigea les jeux floraux en Académie, sans oublier l’Académie de peinture, de sculpture et d’architecture de Toulouse, dont M. de Lamoignon, chancelier de France, fut le protecteur. A Caen, une Académie fut établie