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Page:Revue des Deux Mondes - 1919 - tome 52.djvu/667

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de travailler systématiquement à la diminution des prix.

Le renchérissement est un phénomène mondial, qui se manifeste avec une intensité variable dans les divers pays. Il est dû à deux ordres de causes qu’il faut nettement séparer : celles que nous appellerons intrinsèques et celles qui ont leur origine dans les variations de la monnaie. Les premières comprennent la production des biens immobiliers et mobiliers et le transport de ces derniers. Les secondes se résument dans le régime fiduciaire, c’est-à-dire l’ensemble des conditions dans lesquelles se créent et circulent les billets de banque ou d’Etat. Occupons-nous d’abord (de la première partie.


INSUFFISANCE DE LA PRODUCTION ET DES TRANSPORTS

Cherchons à décomposer les éléments du problème et voyons comment il se présente pour les besoins primordiaux : nourriture, vêtement, chauffage, habitation.

La question du logement est particulièrement grave dans la capitale, où la construction de maisons neuves est arrêtée depuis 1914 et où elle ne saurait être reprise rapidement en présence du coût actuel des matériaux et de la main-d’œuvre. Une raison profonde de cette cherté du logement doit être cherchée dans la législation de guerre sur les loyers, qui a bouleversé les notions élémentaires sur lesquelles repose la société. Les propriétaires, mécontents des atteintes répétées portées à leur droit, cherchent à compenser les pertes subies par eux au cours des cinq dernières années en élevant le prix de leurs loyers. D’ailleurs l’affluence de Français et d’étrangers à Paris est telle que la demande d’appartements va croissant, alors que la quantité offerte reste invariable, aussi longtemps que de nouvelles constructions n’auront pu être entreprises.

En ce qui concerne la nourriture, la production indigène a fortement diminué pour des raisons connues de tous. Il est donc indispensable, en attendant que la France fournisse des récoltes égales à celles d’avant-guerre et que son cheptel soit reconstitué, d’avoir recours à l’importation.

Il en est de même pour le chauffage. Avant la destruction d’une partie de nos charbonnages, nous importions 20 millions de tonnes de houille par an. Ce chiffre nous sera encore nécessaire ; le bassin de la Sarre ne servira qu’à remplir le