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la 2e division bavaroise) ; le parc de Plessis perdu fut repris ; les troupes du général Robillot, ramenées aux lisières de Rouance, d’Orvillers-Sorel, de Burmont, réagirent et barrèrent la route ; du Montehel à Autvillers. à Mesnil-Saint-Georges, à Fontaine-sous-Montdidier, à Grivesnes, à Autvillers, trois, quatre, parfois cinq attaques furent repoussées. Et si on perdait Moreuil, — ce fut l’unique gain notable de la journée pour l’Allemand, — la ligne se reformait derrière l’Avre. Le soir du 30, l’ennemi, que les renseignements représentaient comme « désorganisé par les combats acharnés, » le parut en effet le 31, jour de Pâques. Il n’y eut, ce jour-là, que quelques attaques locales : entré à Grivesnes, l’Allemand en était expulsé ; entré à Hangard, il en est expulsé. En fait, il était muré dans sa conquête.

Lorsque, les 4 et 5 avril, il relançait à l’assaut de ces mêmes points ce qui lui restait de meilleures troupes, notamment le 2e régiment de la Garde, il emportait d’assez maigres gains et était arrêté, — pour toujours, — au pied des hauteurs de la rive gauche de l’Avre.

Ayant, par ailleurs, attaqué en masse, le 28, la crête de Vimy, au Sud-Est d’Arras, il avait vu son assaut écrasé par les soldats britanniques. Et ce 2 avril encore un assaut au Nord de la Somme depuis Dernancourt jusqu’à Bucquoy avait eu le même sort.

Lorsque les 6, 1, 8 avril, on vit qu’il n’attaquait plus, on était autorisé à tenir la grande bataille engagée le 21 mars pour close. Mais dès le 5 avril, Debeney, félicitant ses troupes épuisées de la résistance opposée, avait néanmoins raison d’ajouter : « La grande bataille est commencée. » Car nul ne pouvait douter qu’elle ne se réveillât ailleurs.


XII. — LE BILAN DE LA PREMIÈRE PASSE

Au moment où Foch avait saisi la bataille, il lui était apparu clairement, en dépit de certaines apparences, que, pour le moment, elle ne se livrait plus que « pour Amiens. » Tout son souci avait été, pour l’heure, de couvrir la ville. Le 30 mars, il avait adressé à Pétain et à Haig sa première directive générale : « ... La tâche des armées alliées dans la bataille actuelle reste avant tout d’arrêter l’ennemi, en maintenant une liaison