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Page:Revue des Deux Mondes - 1919 - tome 54.djvu/165

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AUTOUR
DE LA
CORRESPONDANCE DE BOSSUET

IV [1]
BOSSUET ET PORT ROYAL


I. — LA PREMIERE RENCONTRE DE BOSSUET AVEC LES RELIGIEUSES DE PORT-ROYAL

On pouvait espérer qu’auprès de ces intransigeantes redoutables il serait plus heureux que ses prédécesseurs. Il avait signé, sans difficultés, le Formulaire, et il n’était point janséniste. Mais il mettait haut saint Augustin, et l’avait dit dans les chaires, soit à Metz, soit à Paris, très nettement. Nettement aussi et généreusement, cet orateur désigné pour être évêque avait loué dans son Panégyrique de saint François de Sales, en 1660, un des prélats modernes que les Augustiniens considéraient comme l’évêque-type : saint Charles Borromée. Les deux saintetés extraordinaires que l’archidiacre de Metz avait déclaré admirer dans ces derniers siècles, c’étaient non point celles de saint François Xavier ou de saint Ignace, mais d’abord celle de saint François de Sales (l’ami de la Mère Angélique), et celle de l’archevêque de Milan, réveilleur de la piété dans un clergé qui oubliait sa vocation. Puis, en 1662 et 1663, dans

  1. Voyez la Revue des 15 juin, 1er août et 1er octobre 1919.