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Page:Revue des Deux Mondes - 1919 - tome 54.djvu/929

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Le programme de l’Union avait le mérite d’être clair. Voici le texte de son appel aux électeurs :


Lorrains, en 1871 l’Allemagne arrachait notre province à la patrie. Contre cette violation du droit nos représentants à l’Assemblée nationale de Bordeaux élevèrent une solennelle protestation. Vos frères d’Alsace et de Lorraine, s’écrièrent-ils, séparés en ce moment de la famille commune, conserveront à la France, absente de leur foyer, une affection filiale jusqu’au jour où elle viendra y reprendre sa place. Ce jour est venu. Pendant quarante-huit ans le joug allemand a pesé sur nous. Notre affection filiale ne s’est jamais démentie : la Lorraine est restée française. Aujourd’hui la victoire a fait triompher le droit ; l’heure a sonné où, dans la République, nous allons renouer la tradition brisée en 1871.


Et les candidats ajoutaient dans leur profession de foi :


Pendant près de cinquante années de domination étrangère la Lorraine est restée fidèle à la mère-pairie. Certaines divisions politiques ont pu se produire, parfois, entre nos concitoyens, mais tous dans un commun amour de la France, ont conservé, fidèles et inébranlables, leurs convictions patriotiques. Aujourd’hui tous les Lorrains se trouvent groupés autour du drapeau tricolore, le drapeau de la France, le drapeau de la République, et tous ils veulent collaborer, en parfait accord, à la grandeur et à la prospérité du pays. La France a sacrifié une grande partie de sa fortune et quinze cent mille de ses héroïques soldats pour nous arracher au joug allemand. La Lorraine en sera reconnaissante éternellement à la République française.


La presse accentuait encore ces déclarations. Parmi tant d’articles que nous pourrions citer nous retiendrons seulement celui par lequel la Lothringer Votkszeitung, journal de M. l’abbé Hackspill, ouvrit la campagne électorale :


Dans les mémorables journées de novembre 1918, la Lorraine entière et sa sœur l’Alsace ont réclamé, à la face du monde, par un plébiscite spontané et vibrant, leur retour à la mère-patrie. Les libres votes de novembre 1919 doivent apporter à ce témoignage une éclatante confirmation. Notre peuple, le 16 novembre, ne doit rien laisser subsister des doutes si souvent exprimés par nos ennemis et par les neutres. Aux racontars étrangers comme aux intrigues neutralistes nous opposerons la réplique décisive, irréfutable, de notre bulletin de vote : Vive la France ! Vive la Lorraine pour toujours française !