Page:Sand - Francia.djvu/108

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— C’est bien, c’est bien, répondit Mourzakine, vous pouvez vous retirer.

— Oh ! le cosaque peut rester, dit vivement Francia en voyant que Mozdar se disposait aussi à partir. Je ne veux pas vous importuner longtemps, mon prince. Ah ! mon bon prince, pardonnez-moi ; mais il faut que vous me donniez un mot, un tout petit mot pour quelque officier de service sur les boulevards, afin qu’on me rende mon frère qu’ils ont arrêté.

— Qui l’a arrêté ?

— Des Russes, mon bon prince ; faites-le mettre en liberté bien vite !

Et elle raconta ce qui s’était passé au café.

— Eh bien ! je ne vois pas là une si grosse affaire ! répondit le prince. Ton galopin de frère est-il si délicat qu’il ne puisse passer une nuit en prison ?

— Mais s’ils le tuent ! s’écria Francia en joignant les mains.

— Ce ne serait pas une grande perte !

— Mais je l’aime, moi, j’aimerais mieux mourir à sa place !