Page:Sand - Francia.djvu/109

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Mourzakine vit qu’il fallait la rassurer. Il n’était nullement inquiet du prisonnier. Il savait qu’avec la discipline rigoureuse imposée aux troupes russes, nulle violence ne lui serait faite ; mais il désirait garder un peu la suppliante près de lui, et il donna ordre à Mozdar de monter à cheval et d’aller au lieu indiqué lui chercher le délinquant. Muni d’un ordre écrit et signé du prince, le cosaque enfourcha son cheval hérissé et partit aussitôt.

— Tu resteras bien ici à l’attendre ? dit Mourzakine à la jeune fille qui n’avait rien compris à leur dialogue.

— Ah ! mon Dieu, répondit-elle, pourquoi ne le faites-vous pas remettre en liberté tout bonnement ? Il n’a pas besoin de venir ici, puisqu’il vous déplaît ! Il ne saura pas vous remercier, il est si mal élevé !

— S’il est mal élevé, c’est ta faute ; tu aurais pu l’éduquer mieux, car tu as des manières gentilles, toi ! Tu sauras que j’ai écrit pour retrouver ta mère là-bas, si c’est possible.