Aller au contenu

Page:Sand - Francia.djvu/110

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

— Ah ! vous êtes bon, vrai ! vous êtes bien bon, vous ! Aussi, vous voyez, je suis venue à vous, bien sûre que vous auriez encore pitié de moi ; mais il faut me permettre de rentrer, monsieur mon prince. Je ne peux pas m’attarder davantage.

— Tu ne peux pas t’en aller seule à minuit passé !

— Si fait, j’ai un fiacre à la porte.

— À quelle porte ? Il n’y en a qu’une sur la rue, et je n’y ai pas vu la moindre voiture.

— Il m’aura peut-être plantée là ? Ces sapins, ils sont comme ça ! Mais ça ne me fait rien ; je n’ai pas peur dans Paris, il y a encore du monde dans les rues.

— Pas de ce côté-ci, c’est un désert.

— Je ne crains rien, moi, j’ai l’œil au guet et je sais courir.

— Je te jure que je ne te laisserai pas t’en aller seule. Il faut attendre ton frère. Es-tu si mal ici, ou as-tu peur de moi ?

— Oh ! non, ce n’est pas cela.