Page:Sand - Francia.djvu/111

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— Tu as peur de déplaire à ton amant ?

— Eh bien ! oui. Il est capable de se brouiller avec moi.

— Ou de te maltraiter ? Quel homme est-ce ?

— Un homme très-bien, mon prince.

— Est-ce vrai qu’il est perruquier ?

— Coiffeur, et il fait la barbe.

— C’est une jolie condition !

— Mais oui : il gagne de quoi vivre très-honnêtement.

— Il est honnête ?

— Mais !… je ne serais pas avec lui, s’il ne l’était pas !

— Et vraiment tu l’aimes ?

— Voyons ! vous demandez ça ; puisque je me suis donnée à lui ! Vous croyez que c’est par intérêt ? J’aurais trouvé dix fois plus riche ; mais il me plaisait, lui. Il a de l’instruction ; il va souvent dans les coulisses de l’Opéra et il sait tous les airs. D’ailleurs, moi, je ne suis pas intéressée ; j’ai des compagnes qui me disent que je suis une niaise, que j’ai tort d’écouter mon cœur et que je