Page:Sand - Francia.djvu/122

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latif où campait pour le moment Mourzakine, riche en tout des deux cents louis donnés par son oncle, n’avait pas pour elle d’échelle de comparaison. C’était dans son imagination un prince des contes de fées, et il était si beau ! Elle n’avait pas songé à lui plaire, elle s’en était même défendue. Elle avait bien résolu, en allant chez lui, de n’être pas légère, et elle pensait avoir mis beaucoup de prudence et de sincérité à se défendre. Pouvait-elle résister jusqu’à faire de la peine à un homme à qui elle devait la vie, celle de son frère, et peut-être le prochain retour de sa mère ? Et cela, pour ne pas offenser M. Guzman, qui la battait et ne lui était pas fidèle !

D’où vient donc qu’elle avait comme des remords ? Ce n’est pas qu’elle eût une peur immédiate de Guzman : il ne venait jamais dans la matinée et il ne pouvait pas savoir qu’elle était rentrée si tard. Le portier seul s’en était aperçu et il la protégeait par haine du perruquier, qui l’avait blessé dans son amour-propre. Francia tenait énormément à sa réputation. Sa réputation !