Page:Sand - Francia.djvu/151

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tous ceux qui travaillent veulent se battre et je suis aussi bon qu’un autre pour taper dans une bagarre. Y a pas besoin d’être grand et fort pour faire une presse ; les plus lestes, et j’en suis, sauteront en croupe des Cosaques et leur planteront leur couteau dans la gorge. Les femmes en seront aussi : elles entassent des pavés dans les maisons pour les jeter par la fenêtre ; qu’ils y viennent, on les attend !

Francia, restée seule, sentit que son cerveau se troublait. Elle descendit au jardin et se promena sous les grands arbres sans savoir où elle était : elle s’imaginait par moments entendre le canon ; mais ce n’était que l’afflux du sang au cerveau qui résonnait dans ses oreilles. Paris était tranquille, tout devait se passer en luttes diplomatiques et, après une dernière velléité de combat, Napoléon devait se résigner à l’île d’Elbe.

Tout à coup Francia se trouva en face d’une femme grande, drapée dans un châle blanc, qui se glissait dans le crépuscule et qui s’arrêta pour la regarder ; c’était madame de Thièvre, qui, connais-