Page:Sand - Francia.djvu/152

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

sant les localités et traversant le jardin de madame de S…, son amie absente, venait s’informer de Mourzakine. Elle aussi était inquiète et agitée. Elle voulait savoir s’il était rentré ; elle avait déjà envoyé deux fois Martin, et, n’osant plus lui montrer son angoisse, elle venait elle-même, à la faveur des ombres du soir, regarder si le pavillon était éclairé.

En voyant une femme seule dans ce jardin où personne du dehors ne pénétrait, la marquise ne douta pas que ce ne fût la jeune protégée du prince et elle n’hésita pas à l’arrêter en lui disant :

— Est-ce vous, mademoiselle Francia ?

Et comme elle tardait à répondre, elle ajouta :

— Ce ne peut être que vous ; n’ayez pas peur de me parler. Je suis une proche parente du prince et je viens savoir si vous avez de ses nouvelles.

Francia ne se méfia point et répondit qu’elle n’en avait pas. Elle ajouta imprudemment qu’elle s’en tourmentait beaucoup et demanda si on se battait aux barrières :