Aller au contenu

Page:Sand - Francia.djvu/205

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

mais dit ce que je devais te dire ! J’ai été trop doux, trop bête avec toi. Tu m’as toujours dupé, et ce qui arrive, c’est ma faute. Nom de nom ! C’est aussi la faute de la misère. Si j’avais eu de quoi te placer, et le temps de te surveiller, et un endroit, des personnes pour te garder ! Mais avec une seule jambe, pas un sou d’avance, pas d’industrie, pas de famille, rien, quoi ! je n’étais bon qu’à faire un état de cantinière ; grâce à un ami, j’ai pu louer cette sacrée boutique, qui me tient collé comme une image à un mur, et où je n’ai pas encore pu joindre les deux bouts. Pendant ce temps-là, mam’zelle, que je croyais si sage et qui logeait là-haut dans sa mansarde, ne se contentait pas de travailler. Il lui fallait des chiffons et des amusements. On se laissait mener au spectacle et à la promenade avec les autres petites ouvrières, par les garçons du quartier, qui faisaient des dettes à leurs parents pour trimballer cette volaille. Je t’avais dit plus d’une fois : N’y va pas ; il t’arrivera malheur ! Tu me promettais tout ce que je voulais : tu es douce, et on te croirait raisonnable ; mais tu