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Page:Sand - Francia.djvu/232

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un fauteuil, et que nous sommes aveugles de ne pas le voir.

— Pourquoi donc lui avez-vous appris cette mort dans la situation où elle est ?

— Mais… c’est elle qui l’a apprise ici. Quand je suis arrivé de Vaugirard, personne ne le savait. On croyait qu’elle avait rêvé ça, et moi je leur ai dit que c’était la vérité.

— Eh bien ! mon garçon, vous avez eu tort.

— Pourquoi ça, monsieur le médecin ?

— Parce qu’on pourrait soupçonner votre sœur, et qu’il faut vous taire. À présent, le délire est tombé, mais le cerveau est affaibli et halluciné : il faut l’emmener dans un faubourg qui soit un peu la campagne, lui trouver une petite chambre claire et gaie avec un bout de jardin, du repos, de la solitude, pas de voisins curieux ou bavards, et vous, ne répétez à personne ce qu’elle vous dira de sang-froid ou autrement sur le prince Mourzakine. Ne vous en tourmentez pas, n’en tenez pas compte, laissez-lui croire qu’il est vivant, jusqu’à ce qu’elle soit bien guérie.