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— Holà ! mon père, reprit Christic, moi aussi, il faut que je sois là, et je vous dirai même que rien ne sera fait sans moi. Nous voyagerons de compagnie, si vous le voulez bien, mon père.

Et Christic et le jeune garçon qui accompagnait le moine entrèrent en conversation, et ils furent bientôt grands amis. Ils marchaient devant, en causant et en riant, et le vieillard les suivait, en murmurant et en grognant.

Le soleil était couché, depuis quelque temps déjà, quand ils se trouvèrent devant une auberge, au bord de la route.

— Logeons ici, dit le vieux moine, qui était fatigué.

— Non, nous ne logerons pas dans cette auberge, dit Christic, car les voleurs y viendront cette nuit.

— Comment peux-tu savoir cela, morveux ? reprit le vieillard.

— Logeons-y, puisque vous y tenez ; mais vous verrez si je ne dis pas vrai.

Ils entrèrent tous les trois dans l’auberge, et demandèrent à souper et à loger. Après souper, comme on causait auprès du feu, avant d’aller se coucher, l’hôtesse dit :

— Je ne sais ce que cela peut signifier, mais, depuis trois nuits, les chiens aboient tellement dans la cour, qu’il est difficile de dormir avec le vacarme qu’ils font.