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À force de marcher, de marcher toujours, ils finirent par arriver dans la ville de Rome.

Dès en mettant les pieds sur le pavé, ils aperçurent un homme dont les habits étaient tout couverts de galons d’or et de pierreries, si bien qu’il brillait comme le soleil, et tout le monde se découvrait devant lui et le saluait jusqu’à terre. Le vieux moine fit comme tout le monde. Mais Christic n’ôta seulement pas son chapeau et tourna le dos à ce personnage. Ce que voyant le vieillard, il se fâcha et lui dit :

— Pourquoi, drôle, ne fais-tu pas comme les autres ? Tu n’as seulement pas tiré ton chapeau !

— Non, vraiment. J’aimerais mieux saluer un pauvre mendiant couvert de haillons, que ce personnage-là, puisque ce n’est pas le bon Dieu.

Et ils allèrent plus loin.

— Dites-moi, mon père, demanda Christic au moine, que me donnerez-vous aussi, si vous devenez Pape à Rome ?

— Tu seras mon porcher, si tu veux, ou tu t’en iras.

— C’est bien. Et toi, Yvon, demanda-t-il au jeune garçon qui accompagnait le moine, que me donneras-tu, si tu deviens Pape à Rome ?

— Je te ferai mon grand vicaire, Christic.