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de les baptiser, il dit, voulant les délivrer tous les trois en même-temps :

« Je vous baptise au nom du Père et du Fils et du Saint-Esprit ! »

Oui ! mais il se vit entouré, au même moment, de plus de mille feux follets, qui, tous, voulaient être baptisés. Il baptisa, il baptisa… et cela ne cessa qu’au matin lorsque le coq chanta.

C’est pourquoi l’on doit dire, quand on est poursuivi par un feu follet :

« Je ne baptise que vous seul ! »

L’homme de Ganshoren avait oublié de prendre cette précaution [1].


On ne peut montrer un feu follet du doigt. Si on ose le faire, on reçoit un violent soufflet (Segelsem). On ne peut lui faire signe de venir, sinon on est suivi lentement, très lentement par cet esprit et, pendant la nuit, on entend un grand coup sur la porte de la maison ; le lendemain, on y découvre une tache de sang qu’on ne parvient pas à enlever (Campine)[2].


2. Homme de feu.

Vuurman ; le peuple dit : Vierman, Schoovert, Sjoverik, Schoeffer (Limbourg).

Sur les rives de la Meuse se promène, chaque nuit, un homme de feu ; il brûle avec longue et vive flamme. Quand on siffle, il vient. L’imprudent qui a osé siffler, ne peut fermer assez vite la porte de sa maison ; l’homme de feu accourt, frappe et, le lendemain, on voit sur la porte une main carbonisée[3].

Wolf (n° 261) parle aussi du Vuurman des environs de Tirlemont.

  1. Wolf, n° 521.
  2. Volk en Taal, IV, 40 ; — Wolf, n° 262 ; — Volksleven, I, 14-45, II, 21.
  3. Wolf, n° 429. Voy. Gittée, Vraagb., 43, 50.
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