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niers minuscules ! Ils ont une barbe très longue, dans laquelle réside leur force ; si l’on parvient à la couper, ils sont complètement maîtrisés.


Demeure. — Ils habitent sous terre, ordinairement dans les collines et les talus, dans les vieux tunnels (à Lubbeek, on trouve l’Alverberg) ; ils utilisent les terriers de lapin et les tanières de renard ; les taupinières leur servent de portes d’entrée et de sortie. On les trouve aussi dans les ruines et les vieux châteaux.


Actions. — Il sont très malins et connaissent l’art de la magie. La nuit, ils sortent de leur demeure souterraine pour voler ; ils emportent tout. Inutile de s’opposer à leurs déprédations ; si on essaie de le faire, on court grand risque de recevoir une fameuse tripotée.

Ils n’ont cependant pas mauvais caractère ; souvent ils aident les malheureuses gens et font le gros travail (tamisent la farine, rebattent les meules[1], lavent le linge, battent le beurre, labourent les champs, etc.). Si l’on a quelque besogne urgente à faire, on n’a qu’à la porter à leur colline et, le lendemain, c’est fait. Il suffit de leur donner pour cela un petit pain au beurre[2] ou une tartine.

Parfois un Kabouter arrive avec un cadeau, une assiette de crêpes, par exemple ; si vous acceptez son présent de bonne grâce, vous devenez son meilleur ami ; si vous le refusez, il se déclare votre ennemi irréconciliable.

Ces petits lutins connaissent les vertus des plantes et font des cures merveilleuses.

Ils traient les vaches et suscitent des querelles entre domestiques. Ceux-ci alors se donnent des coups de trique et les nains regardent de loin en riant.

Ils empruntent des ustensiles de cuisine (des pots, des

  1. Scherpen de molensteenen.
  2. Een boterkoeksken !