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poêles, etc.), et les rapportent, le lendemain, bien écurés.

Ils aiment le jeu et la danse.

Ils bâtissent : la tour de sainte Gertrude, à Louvain, est leur ouvrage.

De nos jours ils se montrent rarement, bien qu’à la veillée on parle d’eux très souvent ; ils partagent le sort des autres esprits enfantés par l’imagination populaire : la science les chasse. Le peuple explique leur disparition, en disant que les Kabouters ne peuvent supporter les sonneries de cloches ni surtout les coups de l’angelus.


Husses. — Les Husses demeurent avec les Kabouters. Ce sont de petites femmes qui s’occupent des travaux du ménage. Elles sont plus méchantes que les nains. À l’âge de 80 ans, elles sont enterrées vivantes avec un petit pain de cinq sous. En les enterrant, leurs maris disent :

« Pars, vieille mère, tu retourneras rajeunie ! »


Voici une saga et un conte :


le nain nu.
(de naakte Dwerg.)

Dans un village des environs de Malines, un meunier n’avait pu finir son travail : il restait une certaine quantité de farine à tamiser. Il résolut d’achever le lendemain. Comme ce jour il se sentait très fatigué, il partit sans manger un petit pain au beurre qu’il avait apporté avec lui au moulin. Lorsqu’il rentra, le matin du jour suivant, il vit, non sans étonnement, que toute la farine était tamisée et que le petit pain était mangé. Le soir, il refit la même expérience : et le lendemain encore tout le travail était fait et le petit pain avait disparu. Cela excita sa curiosité et, le soir du troisième jour, il se cacha derrière quelques sacs de farine. Il attendit jusqu’à minuit ; alors s’ouvrit la porte du moulinet il vit entrer un nain tout nu qui mangea le petit pain et se mit au travail.