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Le meunier était un homme compatissant ; il eut mal au cœur de voir le pauvre nain tout nu. Le soir suivant, il mit, à côté du petit pain, un habit complet ; et depuis lors il eut le plaisir d’admirer le petit homme dans sa petite robe et ses petits bas, chaque fois que celui-ci venait faire son travail nocturne au moulin[1].


les nains récompensent l'amour fraternel.

Il y avait une petite fille qui s’était égarée dans le bois, en cherchant des fruits. Et après avoir couru de ça et de là, elle se sentit fatiguée et s’endormit sous un arbre.

Elle avait à peine fermé les yeux que deux nains, un vieux et un jeune, vinrent et montèrent la garde près de la petite. Lorsque celle-ci s’éveilla, elle vit le vieux nain avec une longue barbe, qui descendait jusqu’à ses genoux. Il lui fit bonne mine et dit :

« Chère enfant, que tes boucles sont jolies ! Laisse-moi les couper, et je te donne une bague en or pour ton petit doigt ».

« Non, » répondit la petite fille ; « je ne donne pas mes boucles ; Notre-Seigneur les a fait croître et c’est pourquoi je ne les donne pas. »

« Je vais te promettre plus encore, » dit le nain ; « laisse-moi les couper et je te donne une jolie petite cuisine : toutes les assiettes, les poêles et les cruches sont en argent brillant ».

« Pas même pour cela ! » répondit l’enfant, « je ne donne pas les boucles que le Seigneur a fait croître ».

« Je veux te promettre plus encore !… Laisse-moi les couper, et je te donne un petit oiseau qui pond chaque jour un œuf d’or. Il te rendra aussi riche que tu le désires ».

« Pas même pour cela !… Je ne te donne pas mes boucles que le Seigneur a fait croître ».

  1. Wolf, n° 206.