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« Tu es une petite fille bizarre !… Écoute encore : Je sais que ton frère est bien malade et souffre beaucoup. J’ai ici un petit sachet avec des herbes : si tu les mets dans l’eau et que tu en donnes à boire à ton frère, il sera guéri ».

« Oh ! je veux ces herbes ! »

« D’abord tes boucles, chère enfant ! »

« Eh bien, oui, je les donne ! »

« Je suis bien aise de voir que tu aimes tant ton petit frère. Voici les herbes et je te laisse tes boucles. Cours chez tes parents ! »

Alors le nain la prit par la main, traversa le bois et lui montra le chemin de la maison. Les herbes furent préparées selon le conseil du nain et, quelques jours après, le petit garçon put jouer avec sa petite sœur qui l’aimait tant !

(Lierre)[1].

2. Géants (Reuzen).

— Finissons ce long chapitre par une étude très sommaire des géants.

On a toujours cru à l’existence des géants.

Dans la plupart des villes flamandes (même dans certaines villes wallonnes, à Ath, par exemple), on conserve religieusement les Reuzen. On a pu les voir, réunis à Bruxelles, en 1890, dans un cortège unique dans son genre : Druon Antigoon et Pallas d’Anvers, le géant de Grammont, les quatre géants de Vilvorde, etc.

Dans beaucoup de contes, on parle de géants. Voici la fable de Polyphème et Ulysse, transformée :


le géant et le nain.

Un géant avait pris un nain dans le but de s’en régaler. Pendant les quelques jours de vie qui furent accordés au

  1. Volksleven, II, 53. Voy. aussi Wolf, nos 206, 207, 208, 209, 210, 471, 475, 476, 477, 478, 479 ; — Volk en Taal, III, 89, IV, 56 ; Volksleven, I, 66, 67, 82, II, 52, 53 ; ’t Daghet, I, 12 ; — Volkskunde, I, 89-90 ; — Gittée, Vraagb., 41 ; — Joos, I, 155.