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révolution française.

décréta l’impôt sur les portes et fenêtres, et on prépara un rapport sur l’impôt du sel.

Ces contradictions n’avaient rien de fâcheux en elles-mêmes, mais elles étaient le symptôme d’une haine sourde, à laquelle il ne fallait que des malheurs publics pour éclater. Le directoire, parfaitement instruit de l’état de l’Europe, voyait bien que de nouveaux dangers se -préparaient, et que la guerre allait se ranimer sur le continent. Il ne pouvait guère plus en douter au mouvement des différens cabinets. Cobentzel et Repnin n’avaient pu arracher. la Prusse à sa neutralité et l’avaient quittée avec un grand mécontentement. Mais Paul Ier, complètement séduit, avait stipulé un traité d’alliance avec l’Autriche, et on disait ses troupes en marche. L’Autriche armait avec activité ; la cour de Naples ordonnait l’enrôlement de toute sa population. Il eût été de la plus grande imprudence de ne pas faire de préparatifs en voyant un pareil mouvement, depuis les Lords de la Vistule jusqu’à ceux du Volturne. Nos armées étant singulièrement diminuées par la désertion, le directoire résolut de pourvoir à leur recrutement par une grande institution,. qui restait encore à créer. La convention avait puisé deux fois dans la population de la France, mais d’une manière extraordinaire, sans laisser de loi permanente pour la levée