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Page:Thiers - Histoire de la Révolution française, tome 10.djvu/105

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directoire (1798).

annuelle des soldats. En mars 1793, elle avait ordonné une levée de trois cent mille hommes en août de la même année, elle avait pris la grande et belle résolution de la levée en. masse, génération par génération. Depuis la république avait existé par cette mesure seule, en forçant à rester sous les drapeaux ceux qui avaient pris les armes à cette époque. Mais le feu les maladies en avaient détruit un grand nombre ; la paix en avait ramené un grand nombre encore dans leurs foyers. On n’avait délivré que douze mille congés, mais il y avait eu dix fois plus de déserteurs ; et il était difficile d’être sévère envers des hommes qui avaient défendu pendant six années leur patrie, et qui l’avaient fait triompher de l’Europe au prix de leur sang. Les cadres restaient, et ils étaient excellens. Il fallait les remplir par de nouvelles levées, et prendre non pas une mesure extraordinaire et temporaire, mais une mesure générale et permanente il fallait rendre une loi, enfin qui devînt, en quelque sorte, partie inhérente de la constitution. On imagina la conscription.

Le général Jourdan fut le rapporteur de cette loi grande et salutaire, dont on a abusé comme de toutes les choses de ce monde, mais qui n’en a pas moins sauvé la France et porté sa gloire au comble. Par cette loi, chaque Français fut déclaré soldat de droit, pendant une époque de sa vie. Cette époque