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révolution française.

que par les craintes. que la cour de Piémont inspirait. Il y avait incompatibilité entre les anciens et les nouveaux états, et ils ne pouvaient pas se fier les uns aux autres. Le roi de Piémont fit de grandes remontrances ; mais il n’y avait pas moyen de résister aux demandes du directoire. Les Français occupèrent la citadelle, et commencèrent sur-le-champ à l’armer. Le directoire avait détaché l’armée de Rome de celle de la Cisalpine, et lui avait donné, pour la commander, le général Championnet, qui s’était distingué sur le Rhin. L’armée était disséminée dans tout l’état romain ; il y avait dans la Marche d’Ancône quatre à cinq mille hommes commandés par le général Casa-Bianca ; le général Lemoine était avec deux ou trois mille hommes sur le penchant opposé de l’Apennin, vers Terni. Macdonald, avec la gauche, forte de cinq mille hommes à peu près, était répandu sur Je Tibre. Il y avait à Rome une petite réserve. L’armée dite de Rome était donc de quinze à seize mille hommes au plus. La nécessité de surveiller le pays, et la difficulté d’y vivre nous avaient obligés de disperser nos troupes ; et si un ennemi actif et bien secondé avait su saisir t’occasion, il aurait pu faire repentir les Français de leur isolement.

On comptait beaucoup sur cette circonstance à Naples ; on se flattait de surprendre les Français et de les détruire en détail. Quelle gloire de