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directoire (1798).

Frascati et d’Albano, pour y rallier son armée, et la renforcer de nouveaux bataillons. C’était là une triste ressource, car ce n’était pas la quantité des soldats qu’il fallait augmenter, c’était leur qualité qu’il aurait fallu changer ; et ce n’était pas en se retirant à quelques lieues du champ de bataille qu’on pouvait trouver le. temps de leur donner la discipline et la bravoure.

Le roi de Naples, en apprenant ces tristes événemens, sortit furtivement de Rome, où il était entré quelques jours auparavant en triomphe. Les Napolitains l’évacuèrent en désordre, à la grande satisfaction des Romains, qui étaient déjà beaucoup plus importunés de leur présence, qu’ils ne l’avaient été de celle des Français. Championnet rentra dans Rome dix-sept jours après en être sorti. Il avait mérité véritablement les honneurs du triomphe. Se concentrant habilement avec quinze ou seize mille hommes, il avait su reprendre l’offensive contre quarante mille, et les avait poussés en désordre devant lui. Championnet ne voulut pas se borner à la simple défense des États romains, il conçut le projet audacieux de conquérir le royaume de Naples avec sa faible armée. L’entreprise était difficile, moins à cause de la force de l’armée napolitaine que de la disposition des habitans, qui pouvaient nous faire une guerre de partisans fort longue et fort dangereuse. Championnet n’en persista pas