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Page:Thiers - Histoire de la Révolution française, tome 10.djvu/153

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directoire (1799).

chiennes cantonnées dans le Tyrol. En effet, tandis qu’il s’avançait hardiment dans la vallée de l’Inn et marchait sur Martinsbruck, Laudon se jeta avec un corps sur ses derrières ; mais l’intrépide Lecourbe, revenant sur ses pas, assaillit Laudon, l’accabla, lui fit beaucoup de prisonniers, et recommença sa marche dans la vallée de l’Inn.

Ces débuts brillans semblaient faire croire que dans les Alpes comme à Naples, les Français pourraient braver partout un ennemi supérieur en nombre. Ils confirmèrent le directoire dans l’idée qu’il fallait persister dans l’offensive, et suppléer au nombre par la hardiesse.

Le directoire envoya à Jourdan la déclaration de guerre qu’il avait obtenue des conseils^^1, avec l’ordre d’attaquer sur-le-champ. Jourdan avait débouché parles défilés de la forêt Noire, dans le pays compris entre le Danube et le lac de Constance. L’angle formé par ce fleuve et ce lac va en s’ouvrant toujours davantage, à mesure qu’on avance en Allemagne. Jourdan, qui voulait appuyer sa gauche au Danube, et sa droite au lac de Constance, pour communiquer avec Masséna, était donc obligé, à mesure qu’il s’avançait, d’étendre toujours sa ligne, et de l’affaiblir par conséquent d’une manière dangereuse, surtout devant un ennemi très supérieur en nombre. Il s’était d’abord porté jus-

1 Cette déclaration de guerre fut faite le 22 ventôse an VII (12 mars).