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révolution française.

l’archiduc, car rien n’est plus difficile que les reconnaissances, surtout dans un pays aussi accidenté que celui où agissaient les deux armées. Il occupait toujours l’ouverture de l’angle formé par le Danube et le lac de Constance, de Tuttlingen à Steusslingen. Cette ligne était fort étendue, et la nature du pays, qui ne permettait guère une concentration rapide, rendait cet inconvénient encore plus grave. Il ordonna au général Férino, qui commandait sa droite vers Steusslingen, de marcher sur Wahlwies, et à Souham, qui commandait le centre vers Eigeltingen, de se porter sur Nenzingen. Ces deux généraux devaient combiner leurs efforts pour emporter la gauche et le centre de l’archiduc, en passant la Stokach et en gravissant le Nellemberg. Jourdan se proposait ensuite de faire agir sa gauche, son avant-garde et sa réserve sur le point de Liptingen, afin de pénétrer à travers les bois qui couvraient la droite de l’archiduc, et de parvenir à la forcer. Ces dispositions avaient l’avantage de diriger la plus grande masse des forces sur l’aile droite de l’archiduc qui était la plus compromise. Malheureusement toutes les colonnes de l’armée avaient des points de départ trop éloignés. Pour agir sur Liptingen, l’avant-garde et la réserve partaient d’Emingen-ob-Ek, et la gauche de Tuttlingen, à la distance d’une journée de marche. Cet isolement était d’autant plus dan-