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Page:Thiers - Histoire de la Révolution française, tome 10.djvu/159

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directoire (1799).

gereux, que l’armée française, forte de trente-six mille hommes environ, était inférieure d’un tiers au moins à l’armée autrichienne.

Le 5 germinal (25 mars) au matin, les deux armées se rencontrèrent. L’armée française marchait à une bataille, celle des Autrichiens à une reconnaissance. Les Autrichiens, qui s’étaient ébranlés un peu avant nous, surprirent nos avant-gardes, mais furent bientôt refoulés sur tous les points par le gros de nos divisions. Férino à la droite, Souham au centre, arrivèrent à Wahlwies, à Orsingen, à Nenzingen, au bord de la Stokach, au pied du Nellemberg, ramenèrent les Autrichiens dans leur position du matin, et commencèrent l’attaque sérieuse de cette position. Ils avaient à franchir la Stokach et à forcer le Nellemberg. Une longue canonnade s’engagea sur toute la ligne.

À notre gauche, le succès était plus prompt et plus complet. L’avant-garde, actuellement commandée par le général Soult, depuis une blessure qu’avait reçue Lefebvre, repoussa les Autrichiens qui s’étaient avancés jusqu’à Emingen-ob-Ek, les chassa de Liptingen les mit en déroute dans la plaine, les poursuivit avec une extrême ardeur, et parvint à leur enlever les bois. Ces bois étaient ceux mêmes qui couvraient la droite autrichienne ; en poursuivant leur mouvement, les Français pouvaient la jeter dans le ravin de la Stokach, et lui