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Page:Thiers - Histoire de la Révolution française, tome 10.djvu/161

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directoire (1799).

borner à un effort décisif vers le point actuellement menacé.

On se disputait les bois avec un acharnement extraordinaire. Les Français, très inférieurs en nombre, résistaient avec un courage que l’archiduc appelle admirable ; mais le prince chargea lui-même avec quelques bataillons sur la chaussée de Liptingen, et fit lâcher prise aux Français. — Ceux-ci perdirent les bois, et se trouvèrent enfin dans la plaine découverte de Liptingen, d’où ils étaient partis. Jourdan fit demander du secours à Saint-Cyr, mais il n’était plus temps. Il lui restait sa réserve, et il résolut de faire exécuter une charge de cavalerie pour reprendre les avantages perdus. Il lança quatre régimens de cavalerie à la fois. Cette charge, arrêtée par une autre charge que firent à propos les cuirassiers de l’archiduc, né fut pas heureuse. Une confusion horrible se mit alors dans la plaine de Liptingen. Après avoir fait des prodiges de bravoure, les Français se débandèrent. Le général Jourdan fit des efforts héroïques pour arrêter les fuyards ; il fut emporté lui-même. Cependant les Autrichiens, épuisés de ce long combat, n’osèrent pas nous poursuivre.

La journée fut dès lors finie. Férino et Souham s’étaient maintenus, mais n’avaient forcé ni le centre ni la gauche des Autrichiens. Saint-Cyr courait sur leurs derrières. On ne pouvait pas dire que