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Page:Thiers - Histoire de la Révolution française, tome 10.djvu/58

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révolution française.

Nos treize vaisseaux formaient une ligne demi-circulaire parallèle au rivage. L’amiral, pour assurer sa ligne d’embossage, l’avait appuyée d’un côté vers une petite île, nommée l’îlot d’Aboukir. Il ne supposait pas qu’un vaisseau pût passer entre cet îlot et sa ligne pour la prendre par derrière ; et, dans cette croyance il s’était contenté d’y placer une batterie de douze, seulement pour empêcher l’ennemi d’y débarquer. Il se croyait tellement inattaquable de ce côté, qu’il y avait placé ses plus mauvais vaisseaux. Il craignait davantage pour l’autre extrémité de son demi-cercle. De ce côté, il croyait possible que l’ennemi passât entre le rivage et sa ligne d’embossage aussi y avait-il mis ses vaisseaux les plus forts et les mieux commandés. De plus, il était rassuré par une circonstance importante, c’est que cette ligne étant au midi, et le vent venant du nord l’ennemi qui voudrait attaquer par ce côté aurait le vent contraire, et ne s’exposerait pas sans doute à combattre avec un pareil désavantage.

Dans cette situation, protégé de sa gauche par un îlot, qu’il croyait suffisant pour fermer la rade, et vers sa droite par ses meilleurs vaisseaux et par le vent, il attendit en sécurité les nouvelles qui devaient décider son départ.

Nelson, après avoir parcouru l’Archipel, après être retourné dans l’Adriatique, à Naples, en Si-