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directoire (1798).

cile, avait obtenu enfin la certitude du débarquement des Français à Alexandrie. Il prit aussitôt cette direction, afin de joindre leur escadre et de la combattre. Il envoya une frégate pour la chercher et reconnaître sa position. Cette frégate l’ayant trouvée dans la rade d’Aboukir, put observer tout à l’aise notre ligne d’embossage. Si l’amiral, qui avait dans le port d’Alexandrie une multitude de frégates et des vaisseaux légers, avait eu la précaution d’en garder quelques-uns à la voile, il aurait pu tenir les Anglais toujours éloignés, 1es empêcher d’observer sa ligne, et. être averti de leur approche. Malheureusement il n’en fit rien. La frégate anglaise, après avoir achevé sa reconnaissance, retourna vers Nelson, qui, étant informé de tous les détails de notre position, manœuvra aussitôt vers Aboukir. Il y arriva le 14 thermidor (1er août), vers les six heures du soir. L’amiral Brueys était à dîner ; il fit aussitôt donner le signal du combat. Mais on s’attendait si peu à recevoir l’ennemi, que le branle-bas n’était fait sur aucun vaisseau, et qu’une partie des équipages était à terre. L’amiral envoya des officiers pour faire rembarquer les matelots et pour réunir une partie de ceux qui étaient sur les convois. Il ne croyait pas que Nelson osât l’attaquer le soir même, et il croyait avoir le temps de recevoir les renforts qu’il venait de demander.

Nelson résolut d’attaquer sur-le-champ et de