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directoire (1798).

démâté. Mais au centre où était l’Orient, vaisseau amiral, le feu fut terrible. Le Bellérophon, l’un des principaux vaisseaux de Nelson, fut dégréé, démâté, et obligé d’amener. D’autres vaisseaux anglais, horriblement maltraités, furent obligés de s’éloigner du champ de bataille. L’amiral Brueys n’avait reçu qu’une partie de ses matelots cependant il se soutenait avec avantage il espérait même, malgré le succès de la manœuvre de Nelson, remporter la victoire, si les ordres qu’il donnait en ce moment à sa droite étaient exécutés. Les Anglais n’avaient engagé le combat qu’avec la gauche et le centre ; notre droite, composée de nos cinq meilleurs vaisseaux, n’avait aucun ennemi devant elle. L’amiral Brueys lui faisait signal de mettre à la voile, et de se rabattre extérieurement sur la ligne de bataille ; cette manœuvre réussissant, les vaisseaux anglais qui nous attaquaient par le dehors, auraient été pris entre deux feux mais les signaux ne furent pas aperçus. Dans un cas pareil, un lieutenant ne doit pas hésiter à courir au danger, et de voler au secours de son chef. Le contre-amiral Villeneuve, brave, mais irrésolu, demeura immobile, attendant toujours des ordres. Notre gauche et notre centre restèrent donc placés entre deux feux. Cependant l’amiral et ses capitaines faisaient des prodiges de bravoure, et soutenaient glorieusement l’honneur du pavillon. Nous