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directoire (1798).

La députation de l’Empire répondit avec raison que la ligne du Rhin devait présenter une sûreté égale aux deux nations ; que c’était la raison d’une sûreté égale, qui avait été surtout alléguée, pour faire accorder cette ligne à la France ; mais que cette sûreté n’existerait plus pour l’Allemagne, si la France gardait tous les points offensifs, soit en se réservant les îles, soit en gardantCassel et Kehl, et cinquante arpens vis-à-vis Huningue, etc. La députation de l’Empire ne voulut donc pas admettre les demandes de la France, et proposa pour véritable ligne du partage, le thalweg, c’est-à-dire le milieu du principal bras navigable. Toutes les îles qui étaient à droite de cette ligne devaient appartenir à l’Allemagne, toutes celles qui étaient à gauche devaient appartenir à la France. De cette manière, on plaçait entre les deux peuples le véritable obstacle qui fait d’un fleuve une ligne militaire c’est-à-dire le principal bras navigable. Par suite de ce principe, la députation demandait la démolition de Cassel et de Kehl, et refusait les cinquante arpens vis-à-vis Huningue. Elle ne voulait pas que la France conservât aucun point offensif, lorsque l’Allemagne les perdait tous. Elle refusait avec moins de raison la démolition d’Ehrenbreitstein, qui était incompatible avec la sûreté de la ville de Coblentz. Elle accordait la libre navigation du Rhin, mais elle la