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directoire (1798).

hauteur de Mayence, et qui est d’une grande importance pour cette place. L’Empire germanique consentit de son côté à la démolition d’Ehrenbreitstein. La libre navigation du Rhin et l’abolition des péages furent accordées. Il restait à s’entendre sur l’établissement des ponts commerciaux, sur les biens de la noblesse immédiate, sur l’application des lois de l’émigration dans les pays cédés, et sur les dettes de ces pays. Les princes séculiers avaient déclaré qu’il fallait faire toutes les concessions compatibles avec l’honneur et la sûreté de l’Empire, afin d’obtenir la paix, si nécessaire à l’Allemagne. Il était évident que la plupart de ces princes voulaient traiter ; la Prusse les y engageait. Quant à l’Autriche, elle commençait à montrer des dispositions toutes contraires, et à exciter le ressentiment des princes ecclésiastiques contre la marche des négociations. Les députés de l’Empire, tout en se prononçant pour la paix, gardaient cependant la plus grande mesure, par la crainte que leur causait l’Autriche, et louvoyaient entre celle-ci et la Prusse. Quant aux ministres français, ils montraient une extrême raideur ; ils vivaient à part, et dans une espèce d’isolement, comme tous nos ministres en Europe. Telle était la situation du congrès à la fin de l’été de l’an VI (1798).

Pendant que ces événemens se passaient en