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Page:Visan - Paysages introspectifs, 1904.djvu/220

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Un des compagnons d’Hippolyte.

Seigneur, ta voix est grave et tes mots sont obscurs,
Tes yeux semblent chercher dans un lointain futur
La soudaine clarté d’un astre minuscule,
Dont le halo s’évase au bord du crépuscule.
… Et voici que les monts bleuissent dans le soir.

Hippolyte, sans l’entendre.

Nul ne peut contempler et nul ne peut savoir
Tous les desseins qu’une âme agite en son silence.
La vie est une idée intime qui s’élance
Au-devant du chemin que nous longeons tout bas,
Et vers quoi à jamais s’accélèrent nos pas.

Il se tourne vers sa suite.

Mais déjà l’horizon saigne de la Imnière.
Demain je conduirai mon char dans la carrière,
Faisant à mes coursiers blanchir le mors d’airain :